Kirstin Beardsley, PDG de Banques alimentaires Canada, est émue lorsqu’elle parle de la crise de l’accessibilité financière, car la demande pour ses services ne cesse de croître. La voici dans ses propres mots :
Les banques alimentaires ne sont pas si anciennes dans le paysage des services sociaux : la première banque alimentaire au Canada a été créée à Edmonton en 1981. Et elle s’est répandue partout au pays parce que de nombreuses personnes étaient dans une situation désespérée. Personne n’aurait jamais pensé que les banques alimentaires seraient une solution permanente. L’idée était qu’ils répondraient à ce besoin émergent, collecteraient des données pour montrer où se trouvaient les besoins et que les banques alimentaires pourraient fermer.
Au lieu de cela, nous assistons au plus haut niveau de recours aux banques alimentaires dans l’histoire du Canada. Et c’est le résultat de décennies de négligence de notre filet de sécurité sociale et de notre soutien au revenu. Et cela se heurte actuellement à la crise de l’accessibilité financière. La solution réside dans un changement de politique à long terme. Nous avons besoin que les gouvernements aient le courage de s’attaquer à des problèmes négligés depuis des décennies. Et en attendant, nous avons besoin d’un système de banques alimentaires solide au Canada.
Nous assistons actuellement au plus haut niveau de recours aux banques alimentaires de l’histoire du Canada.
L’impact de la faim se fait sentir au niveau individuel, au niveau communautaire et au niveau sociétal. Nous avons vu des études sur l’impact de l’insécurité alimentaire sur la santé mentale des enfants, sur leur santé physique à long terme et sur leur comportement. L’impact sur la vie des individus ne peut donc être ignoré. Mais il y a aussi l’aspect sociétal. De quelle sorte de possibilité, en tant que pays, nous privons-nous lorsque les gens doivent se tourner vers les banques alimentaires au lieu de pouvoir acheter la nourriture dont ils ont besoin pour leur famille ? Cela représente un coût à long terme pour notre capacité à prospérer en tant que pays. Et j’aimerais que nous y réfléchissions lorsque nous élaborons des réponses politiques gouvernementales. Il s’agit d’un investissement dans notre capacité à prospérer en tant que pays lorsque nous prenons soin de nos citoyens pendant une période économique difficile. Nous ne pouvons pas seulement voir combien cela coûte ; nous devons voir combien cela coûte de ne pas le faire.
Nous avons publié nos tout premiers bulletins de pauvreté, et ce qu’ils ont vraiment montré, c’est que chaque province, chaque territoire et le gouvernement fédéral ont de nombreuses possibilités d’investir pour faire le bien envers nos voisins afin de bâtir un Canada où chacun a la possibilité de s’épanouir. . Ce n’est pas un bulletin scolaire que vous voudriez rapporter à vos parents. Aucune juridiction n’a obtenu un A+. Et beaucoup ont eu des D.
Ce qui me donne de l’espoir, c’est de pouvoir travailler avec les banques alimentaires partout au pays. Je deviens ému quand je parle du fait qu’ils n’abandonnent tout simplement pas. Mon espoir vient du fait de pouvoir être témoin de la force des gens qui font face à un ensemble de défis assez difficiles et, au lieu de se détourner, leur instinct est de retrousser leurs manches et de continuer à travailler aussi dur que n’importe qui. C’est inspirant de jouer ne serait-ce qu’un petit rôle en soutenant cela à l’échelle nationale.
Chaque personne a un rôle à jouer dans la lutte contre l’insécurité alimentaire. Cela peut signifier en apprendre davantage sur les problèmes et en parler à nos enfants. Cela peut signifier participer à des collectes de nourriture ou plaider en faveur d’un changement politique à long terme. Mais tout le monde a un rôle à jouer pour résoudre ce problème et concrétiser notre vision d’un Canada où personne n’a faim.
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