L’agence antiterroriste indienne a porté plainte contre un dirigeant séparatiste sikh pour avoir averti les passagers d’Air India que leur vie était en danger et menacé de ne pas laisser la compagnie nationale opérer nulle part dans le monde.

L’agence a déclaré que les forces de sécurité étaient en alerte après les menaces proférées par Gurpatwant Singh Pannun, qui agit en tant qu’avocat général de Sikhs for Justice (SFJ), un groupe faisant campagne pour établir une patrie sikh indépendante appelée Khalistan taillée dans l’Inde.

L’affaire contre Pannun a été enregistrée en vertu des dispositions de la loi de 1967 sur les activités illégales (prévention) et des articles du Code pénal indien, a déclaré lundi l’Agence nationale d’enquête (NIA) dans un communiqué.

« Pannun a menacé qu’Air India ne serait pas autorisée à opérer dans le monde (…) dans ses messages vidéo publiés le 4 novembre », a-t-il ajouté, ajoutant qu’il avait exhorté les Sikhs à ne pas voyager sur les vols d’Air India à partir de dimanche. prétendant que leur vie était menacée ».

Reuters n’a pas vérifié de manière indépendante les messages vidéo, qui ont été largement partagés sur les réseaux sociaux ce mois-ci.

Pannun a déclaré à Reuters dans une réponse par courrier électronique que son message était de « boycotter Air India et non de bombarder » et que le gouvernement indien s’engageait dans une tactique de désinformation pour « écraser la liberté d’expression ».

Il a ajouté que « le gouvernement ne peut pas empêcher la SFJ d’organiser un référendum sécessionniste au Khalistan, ce qui est la véritable raison pour laquelle la NIA a déposé une plainte frivole pour terrorisme ».

Air India a refusé de commenter la question. La NIA n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.

La revendication du Khalistan a refait surface à plusieurs reprises, même si elle bénéficie désormais de peu de soutien en Inde, qui considère le mouvement comme une menace pour sa sécurité.

Une violente insurrection menée par des militants sikhs dans les années 1970 et 1980 a paralysé pendant plus d’une décennie l’État du Pendjab, dans le nord du pays, où les sikhs sont majoritaires.

L’Inde a interdit le SFJ en tant qu’« association illégale » en 2019, affirmant qu’il était impliqué dans des activités « antinationales et subversives ».

Il a classé Pannun comme « terroriste individuel » en 2020, déclarant qu’il lançait des appels aux « gangsters et aux jeunes basés au Pendjab » pour qu’ils se battent pour le Khalistan.

Le ministère de l’Intérieur a déclaré cette année-là que Pannun, originaire d’un village du Pendjab, résidait aux États-Unis. Les médias ont déclaré qu’il avait la citoyenneté américaine et canadienne.

Interpol a rejeté deux demandes de l’Inde visant à émettre une note rouge à son encontre, a annoncé le journal The Indian Express en octobre de l’année dernière. La SFJ affirme avoir des bureaux en Grande-Bretagne, au Canada et aux États-Unis

Ces menaces surviennent alors que les agences canadiennes enquêtent sur des allégations liant des agents indiens au meurtre d’un chef séparatiste sikh dans ce pays, ce qui a détérioré les liens entre les deux pays. L’Inde a rejeté les soupçons du Canada.

À la suite de ces menaces, des enquêtes ont été ouvertes au Canada, en Inde et dans certains autres pays où opère la compagnie aérienne appartenant au conglomérat du groupe Tata, a indiqué la NIA.

Air India a déjà été la cible de militants sikhs, accusés d’être responsables de l’attentat à la bombe en 1985 contre son Boeing 747 reliant le Canada à l’Inde, qui a tué les 329 personnes à bord au large des côtes irlandaises.

Pannun a également menacé de perturber les chemins de fer et les centrales thermiques en Inde, a indiqué l’agence.

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