Ce que Trudeau devrait dire à propos de la taxe carbone

Alors qu’une nouvelle augmentation entre en vigueur le 1er avril, le premier ministre Justin Trudeau est de nouveau sous le feu des critiques à propos de la taxe sur le carbone. Pour rallier des soutiens, il doit prononcer un discours national aux Canadiens. Voici ce qu’il devrait dire.

Bon après-midi. Je veux vous parler aujourd’hui de la taxe sur le carbone.

Comme vous le savez, le gouvernement fédéral impose une taxe supplémentaire sur l’essence, le gaz naturel et d’autres combustibles fossiles dans le cadre de la contribution de ce pays à la lutte contre le réchauffement climatique. Je suis fier que le Canada ait franchi cette étape. C’est la bonne chose à faire.

Dernièrement, toutes sortes d’affirmations trompeuses et de simples mensonges ont circulé sur le coût et l’effet de la taxe. J’ai choisi de vous parler en personne aujourd’hui pour vous expliquer pourquoi vous devriez rejeter ce flot de désinformation.

Je veux également réparer l’incapacité de notre gouvernement à défendre la taxe. Cet échec est de ma responsabilité et je m’en excuse. Nous aurions dû faire mieux. Aujourd’hui, j’espère expliquer pourquoi cette mesure est si importante pour notre pays et la planète.

Je n’ai pas besoin de vous dire que le monde est confronté à une grave menace climatique. Nous avons eu un aperçu de ce à quoi pourrait ressembler l’avenir ici même au Canada, où nous avons été frappés par des inondations, des incendies de forêt et d’autres événements météorologiques extrêmes.

Pendant longtemps, les gouvernements canadiens ont fait très peu pour lutter contre cette crise croissante. Les dirigeants politiques, y compris ceux de mon propre parti, ont hésité à prendre les mesures décisives qu’exigeait ce parti. Le coût semblait élevé, le danger lointain. Nous nous sommes engagés sincèrement à réduire nos émissions de gaz à effet de serre et avons signé des accords internationaux pour tenir nos promesses, mais nous n’avons toujours pas tenu nos promesses, comme l’ont fait de nombreux autres pays. Au gouvernement, nous n’avons tout simplement pas eu le courage de dire aux électeurs ce qu’il fallait faire.

Le gouvernement que je dirige a décidé de briser ce cycle de promesses excessives et de résultats insuffisants. Nous avons décidé de mettre un prix sur la pollution. En augmentant progressivement le coût des carburants par le biais de la fiscalité, nous encouragerions les ménages et les industries à réduire leur empreinte carbone.

Nous n’avons pas sorti cette solution du hasard. La Colombie-Britannique a été la pionnière de la tarification du carbone au Canada et cela a été un franc succès. La beauté de cette idée est qu’elle ne dépend pas de la main lourde du gouvernement. Cela vous donne, à vous les citoyens, le pouvoir.

La hausse des taxes sur les carburants incite financièrement les Canadiens à passer au vert. Beaucoup d’entre vous réduisent déjà leur consommation d’énergie et se tournent vers des technologies plus propres comme les chauffe-eau électriques, les pompes à chaleur et les voitures électriques et hybrides. Les entreprises se réorganisent pour devenir plus efficaces et moins polluantes. Étape par étape, le Canada effectue la transition vers une économie à faibles émissions de carbone.

Pierre Poilievre et ses conservateurs remonteraient le temps et jetteraient tous ces progrès par la fenêtre. Sa campagne Axe the Tax est la politique à son meilleur niveau.

Il accuse la taxe carbone de faire grimper l’inflation, une affirmation que rejettent les économistes crédibles. Il dit que la taxe sur le carbone enlève de l’argent de vos poches. C’est un pur non-sens.

Comme il le sait bien, les Canadiens bénéficient d’un rabais gouvernemental pour compenser le coût de la taxe. Pas moins d’autorité que le directeur parlementaire du budget affirme que huit personnes sur dix reçoivent plus d’argent que le montant qu’elles ont payé. Cela est particulièrement vrai pour les ménages aux revenus faibles ou moyens. Les Canadiens qui prennent des mesures pour réduire leur consommation de carbone, comme utiliser les transports en commun plutôt que la voiture lorsqu’ils le peuvent, en tireront des avantages considérables.

M. Poilievre, un conservateur qui prétend défendre une économie de marché libre où les consommateurs exercent leur choix, devrait comprendre cela. Au lieu de cela, il imposerait davantage de règles et de réglementations pour atteindre nos objectifs climatiques – si tant est qu’il fasse quelque chose.

Je sais que beaucoup d’entre vous sont en difficulté ces jours-ci. L’inflation, un phénomène mondial, a fait des ravages, même si, heureusement, nous parvenons à la maîtriser. Les courses et les loyers sont en forte hausse. M. Poilievre et les premiers ministres conservateurs qui lui sont alliés voudraient vous faire croire que tout est de la faute de la taxe sur le carbone. Ce n’est pas vrai et ils le savent.

Dans leur cœur, les Canadiens comprennent que nous devons prendre au sérieux la crise climatique. Après des années de discours creux et d’atermoiements de la part des gouvernements, nous avons enfin un plan en place. C’est un bon plan, basé non seulement sur la taxe carbone mais aussi sur des incitations, des subventions et la conservation. Tenons-nous-en à cela. Ne nous laissons pas entraîner dans des querelles politiques. Voyons cela jusqu’au bout, ensemble.

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