Opinion : Des impôts plus élevés sur les plus-values ​​ne fonctionneront pas comme on le prétend, mais nuiront à l’économie

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Le premier ministre canadien Justin Trudeau et la ministre des Finances Chrystia Freeland présentent le budget 2024-2025, sur la colline du Parlement à Ottawa, le 16 avril.Patrick Doyle/Reuters

Alex Whalen et Jake Fuss sont analystes à l’Institut Fraser.

Au milieu d’un budget fédéral criblé d’encre rouge et de hausses d’impôts, le gouvernement Trudeau a augmenté les impôts sur les gains en capital. Cette décision sera désastreuse pour les perspectives de croissance du Canada et pour son climat d’investissement déjà à la traîne, et pour aggraver la situation, les recherches suggèrent que cela ne fonctionnera pas comme prévu.

À l’heure actuelle, les particuliers et les entreprises qui vendent un actif immobilisé au Canada sont imposés sur les gains en capital à un taux d’inclusion de 50 pour cent, ce qui signifie que 50 pour cent du gain sur la valeur de l’actif est assujetti à l’impôt au taux d’impôt marginal du particulier ou de l’entreprise. taux. Le gouvernement Trudeau augmente ce taux d’inclusion à 66,6 pour cent pour toutes les entreprises, fiducies et particuliers ayant des gains en capital supérieurs à 250 000 $.

Les problèmes liés à l’augmentation des impôts sur les plus-values ​​sont nombreux.

Premièrement, les plus-values ​​sont imposées sur la base de la « réalisation », ce qui signifie que l’investisseur n’est pas imposé sur les plus-values ​​jusqu’à la vente de l’actif. Selon des preuves empiriques, cela crée un effet de « verrouillage » dans lequel les investisseurs sont incités à conserver leur capital investi dans un actif particulier alors qu’ils pourraient autrement le vendre.

Par exemple, les investisseurs peuvent retarder la vente d’actifs immobilisés parce qu’ils anticipent un changement de gouvernement et un retour au taux d’inclusion précédent. Cela signifie que le gouvernement Trudeau surestime probablement les gains de revenus potentiels découlant de la hausse de l’impôt sur les gains en capital, étant donné que les investisseurs individuels ajusteront le calendrier de leurs ventes d’actifs en réponse à la hausse de l’impôt.

Deuxièmement, l’effet de verrouillage freine la croissance économique dans la mesure où il incite les investisseurs à ne pas vendre leurs actifs alors qu’ils le feraient autrement, empêchant ainsi le déploiement du capital vers son utilisation la plus productive et réduisant ainsi la croissance.

Les modifications fiscales sur les gains en capital proposées dans le budget divisent la communauté des petites entreprises

Et les perspectives de croissance et le climat d’investissement du Canada sont tous deux en déclin. Le Canada est actuellement confronté aux perspectives de croissance les plus faibles de tous les pays de l’OCDE en termes de PIB par personne. De plus, entre 2014 et 2021, les investissements des entreprises (ajustés à l’inflation) au Canada ont diminué de 43,7 milliards de dollars. L’augmentation des impôts sur le capital aggravera ces deux problèmes urgents.

Contrairement à l’idée du gouvernement – ​​selon laquelle cette mesure ne touche que les riches – le retard des investissements des entreprises et la lenteur de la croissance affectent tous les Canadiens en raison de la baisse des revenus et du niveau de vie. Les impôts sur le capital comptent parmi les formes de taxation les plus dommageables sur le plan économique, précisément parce qu’ils réduisent l’incitation à innover et à investir. Et tandis que les impôts sur les plus-values génèrent des recettes, les coûts économiques dépassent le montant des impôts perçus.

Les gouvernements précédents du Canada ont compris ces faits. Dans le budget fédéral de 2000, Paul Martin, alors ministre des Finances, a déclaré que « un facteur clé contribuant à la difficulté de lever des capitaux pour les nouvelles startups est le fait que les personnes qui vendent des investissements existants et réinvestissent dans d’autres doivent payer de l’impôt sur tout gain en capital réalisé ». une reconnaissance explicite de l’effet de blocage et des coûts de l’impôt sur les plus-values. De plus, ce gouvernement libéral a réduit le taux d’inclusion des gains en capital, reconnaissant l’importance d’un climat d’investissement solide.

À une époque où le Canada a cruellement besoin d’améliorer les incitations à investir, le budget 2024 du gouvernement Trudeau a introduit une hausse d’impôts dommageable. En présentant le budget, la ministre des Finances, Chrystia Freeland, a déclaré : « Le Canada, un pays en croissance, doit investir dès maintenant dans notre pays et dans les Canadiens. » Les particuliers et les entreprises de partout au pays s’accordent probablement sur l’importance de l’investissement. L’augmentation des impôts sur les plus-values ​​produirait exactement l’effet inverse.

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