Opinion : Excellent budget, Ottawa, mais comment l’exécuter lorsque le Canada ne parvient pas à retenir les talents ?

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Des gens se promènent dans le quartier des affaires du centre-ville de Toronto, le 30 juillet.Christopher Katsarov/The Globe and Mail

Lisa Lalande est directrice générale de Century Initiative.

Vous ne pouvez pas gagner une guerre si vous ignorez que vous êtes dans le combat. Et à l’heure actuelle, à l’insu de beaucoup, le Canada mène une guerre mondiale pour les talents.

En termes simples, nous concentrons nos énergies sur des batailles de moindre envergure sans apprécier la situation dans son ensemble.

Dans ce qui pourrait être le budget le plus politiquement conséquent de son mandat, le gouvernement Trudeau a déclenché une série d’investissements visant à gagner ces batailles. Un programme national d’alimentation scolaire, des investissements dans la sécurité de l’Arctique, un fonds de protection des loyers de 1,5 milliard de dollars, un fonds de santé mentale pour les jeunes de 500 millions de dollars et 2,4 milliards de dollars pour l’industrie de l’intelligence artificielle, pour n’en nommer que quelques-uns.

Ces investissements répondent à des priorités nationales légitimes, mais aucune solution programmatique ne parviendra à atteindre son objectif sans le talent nécessaire pour l’exécuter. En tant que pays, nous devons repenser complètement la façon dont nous recrutons, retenons et soutenons notre atout le plus important : notre personnel. Et dans cet aspect vital du combat plus vaste, nous échouons.

Il n’est guère nécessaire de souligner le coût de cet échec ici et maintenant. Les Canadiens luttent chaque jour contre ces conséquences. Notre productivité est à la traîne. La croissance de notre PIB diminue. Et les opportunités économiques disparaissent.

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Peu de points de données racontent l’histoire plus clairement que le ratio de dépendance du Canada, qui mesure la proportion de personnes à charge par rapport à la population en âge de travailler. Celui du Canada était de 44 pour cent en 2010, de 52 pour cent en 2021, et devrait atteindre 64,7 pour cent d’ici 2068. Ce n’est pas une simple « mauvaise nouvelle » pour notre marché du travail, c’est une falaise à l’horizon.

D’ici 2043, un Canadien sur quatre aura 65 ans ou plus et une grande partie de ces Canadiens quitteront le marché du travail. Rien que dans le secteur de la construction, 25 pour cent des personnes actuellement employées prévoient de prendre leur retraite dans les 10 prochaines années.

Le bon sens veut qu’une économie sans suffisamment de personnes pour travailler soit vouée au désastre.

Pour l’empêcher, nous devons comprendre que cette statistique alarmante concernant le secteur de la construction n’est qu’une parmi tant d’autres. Ensemble, ils envoient un message clair : notre vivier de talents s’épuise précisément dans les domaines où nous pouvons le moins nous le permettre : le logement. Soins de santé. Technologie.

Nous avons besoin d’une croissance intelligente et ciblée, adaptée à nos pénuries de talents et devons atténuer ces tendances. Et même si l’immigration est cruciale, pour véritablement vaincre la guerre, nous devons également accroître les opportunités offertes à notre population actuelle.

À titre d’exemple, des mesures positives ont été prises dans le développement de l’économie autochtone, notamment des taux plus élevés de création de nouvelles entreprises parmi les autochtones. Peuples autochtones par rapport à la population dans son ensemble. Nous devons tirer parti de ces progrès en invitant le gouvernement, les entreprises et les syndicats à explorer d’autres possibilités de partenariat et de développement dirigé par les Autochtones.

La nécessité d’élargir la participation au marché du travail et les opportunités économiques s’étend à tous les segments démographiques et peut être abordée dans trois domaines spécifiques.

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Premièrement, le développement des compétences. Au cours d’une année déstabilisante pour les établissements postsecondaires, il est urgent de travailler avec les provinces et les territoires pour soutenir une prestation élargie des programmes, en particulier dans les domaines des soins de santé, de la technologie et des métiers spécialisés. Les employeurs, qui partagent le même intérêt à investir dans le développement de leur main-d’œuvre, devraient également bénéficier d’incitations à la mise en place de programmes de formation intégrés au travail.

Deuxièmement, la rétention. Nous avons un énorme potentiel inexploité parmi les Canadiens qui sont déjà ici. Et la pure vérité est que plus le talent reste inexploité longtemps, plus le risque disparaît. En effet, 0,7 pour cent de notre population part aux États-Unis chaque année, et des recherches indépendantes montrent que les travailleurs du secteur technologique sont payés plus de 46 pour cent de plus aux États-Unis.

De toute évidence, nous avons besoin de politiques qui encouragent la croissance et l’évolutivité de nos propres innovateurs, en élargissant leur capacité à offrir des rémunérations compétitives. De plus, des voies devraient être créées pour permettre aux travailleurs étrangers temporaires d’obtenir des postes permanents et la résidence. Ces mesures doivent être associées à des investissements qui améliorent la qualité de vie, comme des logements abordables, des soins de santé et des services de garde d’enfants.

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Troisièmement, corriger l’inadéquation des informations d’identification. Plus de 25 pour cent des immigrants titulaires de diplômes étrangers se retrouvent dans des emplois pour lesquels ils sont surqualifiés, une étude de RBC suggérant que l’inefficacité des diplômes coûte à l’économie canadienne jusqu’à 50 milliards de dollars par an. Nous devons faire bien plus pour garantir que les immigrants trouvent un emploi qui correspond à leurs compétences et qualifications, notamment en explorant des accords de reconnaissance mutuelle des titres de compétences avec d’importants pays d’origine.

Le budget 2024 présente une vision pour le logement au Canada, l’abordabilité et la création d’emplois, avec une vaste gamme de nouveaux programmes et d’investissements. Si nous voulons qu’ils réussissent, ils doivent être associés à une vision d’une main-d’œuvre compétente, résiliente et adaptable.

Un cheminement canadien vers la prospérité commence et se termine avec le talent – ​​donnons à ce talent le coup de pouce vital dont il a besoin.

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