Opinion: Dominic LeBlanc, un ami proche de Justin Trudeau, veut son emploi

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Le ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, participe à une conférence de presse à Ottawa le 28 septembre 2022.Sean Kilpatrick/La Presse Canadienne

En coulisses, l’intrigue s’épaissit en ce qui concerne la future direction du Parti libéral. Il suffit de considérer ce que prépare le ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, un ami très proche du premier ministre Justin Trudeau.

Un ancien ministre libéral a récemment rencontré M. LeBlanc et ils ont discuté des plans, m’a-t-on dit, selon lesquels M. LeBlanc se présenterait pour succéder à M. Trudeau à la tête du parti et devenir premier ministre, s’il démissionnait.

M. LeBlanc était impatient. Autour de whisky et de cigares – le Néo-Brunswickois a toujours apprécié un bon stogie – l’ancien ministre a accepté de faire partie d’un groupe de gingembre pour préparer le terrain pour une campagne.

Selon certaines rumeurs, tout comme plusieurs autres libéraux éminents, M. LeBlanc envisagerait de se présenter. C’est clair maintenant qu’il est sérieux. Et il est peu probable qu’il fasse de tels projets s’il ne pensait pas qu’il y avait une bonne chance que le poste de Premier ministre soit bientôt vacant.

Peu de gens connaissent mieux M. Trudeau que M. LeBlanc, qui a été élu pour la première fois en 2000. Ils sont amis depuis leur enfance, lorsque le père de M. LeBlanc, Roméo LeBlanc, faisait partie du cabinet de Pierre Trudeau, et il gardait parfois Justin, quatre ans plus jeune.

Lors de la réunion, à laquelle participait également Kevin Fram, un partisan de longue date de LeBlanc, le ministre voulait l’assurance de M. LeBlanc qu’il était prêt à accomplir le travail ardu qu’implique une campagne à la direction. Il a obtenu cet engagement.

Ils ont parlé d’un problème que M. LeBlanc aurait : les éclats d’obus qui l’ont frappé parce qu’il était si étroitement associé au premier ministre et à ses politiques. Le ministre lui a conseillé de préparer sa propre vision pour le pays et de donner aux membres du parti une idée claire des raisons pour lesquelles il souhaite devenir Premier ministre.

M. Trudeau insiste sur le fait qu’il se présentera à nouveau et de nombreux libéraux avec qui j’ai parlé le croient. Le Premier ministre espère que les nombreuses mesures politiques qu’il a mises en œuvre récemment en tandem avec le budget de mardi contribueront à améliorer sa triste position dans les sondages d’opinion. Mais si ses chiffres ne s’améliorent pas sensiblement au cours des prochains mois, la pression pour qu’il parte s’accentuera.

Il est chef du parti depuis 2013, alors que les libéraux n’avaient même pas le statut de parti d’opposition. Il a sauvé le parti de l’oubli. En laissant son ego prendre le dessus sur lui et en restant, il risque de le renvoyer dans l’oubli.

M. LeBlanc est l’un des ministres les plus expérimentés et compétents de M. Trudeau. Il est plein d’esprit, ne se prend pas trop au sérieux et a une touche de cuisine. Les Maritimes ne constituent pas une grande base politique, mais en tant que francophone, il aurait un attrait au Québec.

Même s’il existe de nombreux prétendants potentiels, il n’y a pas de favori dans une éventuelle course au remplacement du Premier ministre. Outre M. LeBlanc, d’autres candidats possibles sont l’ancien banquier central Mark Carney, le ministre de l’Innovation François-Philippe Champagne, la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly, le ministre du Logement Sean Fraser, la patronne du Conseil du Trésor Anita Anand et la vice-première ministre Chrystia Freeland.

Chacun a des atouts, mais aucun n’est sans handicap. M. Champagne et Mme Joly sont originaires du Québec; quatre des cinq derniers chefs de parti – M. Trudeau, Stéphane Dion, Paul Martin et Jean Chrétien – étaient originaires du Québec ou, comme dans le cas de M. Martin, représentaient des circonscriptions québécoises. Le parti veut-il encore un autre chef québécois?

De nombreux libéraux estiment que le parti doit tourner la page de l’ère Trudeau et de son orientation gauchiste et éveillée. Mark Carney, un libéral du monde des affaires et un homme d’envergure internationale, est celui qui correspond à ce projet. Mais il a refusé les opportunités de se présenter au parti. Personne n’est devenu chef libéral sans avoir jamais occupé un poste politique élu.

Il est grand temps que le Parti libéral ait une femme comme chef. L’obstacle de Mme Freeland est qu’en tant que vice-première ministre, elle semblerait offrir peu de changement. Mme Anand, qui n’est pas une fervente politicienne du commerce de détail, a un esprit indépendant et une profondeur intellectuelle. Mais dans la politique du XXIe siècle, être la personne la plus intelligente dans une salle peut être plus un obstacle qu’une aide.

Le ministre du Logement, Sean Fraser, quant à lui, est jeune, télégénique, oratoirement convaincant et apprend rapidement le français. Il possède ce rare don politique d’attraction gravitationnelle. Mais il serait sur la défensive pour le temps qu’il a passé au portefeuille de l’Immigration, où il a présidé à une forte augmentation du nombre de nouveaux arrivants qui a exacerbé la crise du logement qu’il tente maintenant de rectifier.

L’absence d’héritier présumé de M. Trudeau augmente les chances de M. LeBlanc dans ce qui promet d’être – si M. Trudeau cède la place à un tel – une course à la direction passionnante.

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