Le budget accorde 655,7 millions de dollars à l’agence d’espionnage canadienne pour lutter contre l’ingérence étrangère

Le gouvernement canadien a annoncé mardi dans son budget fédéral qu’il accordait au Service canadien du renseignement de sécurité plus de 650 millions de dollars sur huit ans pour lutter contre l’ingérence étrangère et renforcer les opérations du bureau régional de l’agence d’espionnage à Toronto, l’une des villes les plus fréquemment citées dans le budget fédéral. récits d’ingérence dans les affaires intérieures de la part d’États étrangers.

« Pour équiper le SCRS afin de lutter contre les menaces mondiales émergentes et de suivre le rythme des développements technologiques, des investissements supplémentaires dans les capacités et les infrastructures de renseignement sont nécessaires », indique le document budgétaire, soulignant que le Canada continue de faire face à des menaces d’« acteurs hostiles » envers ses institutions démocratiques, sa diaspora. les communautés et l’économie.

Cet argent, ajoute le budget, permettra au SCRS de « renforcer ses capacités de renseignement et sa présence à Toronto ».

Le Canada est au milieu d’une enquête publique sur l’ingérence étrangère de la Chine, à la suite d’articles du Globe and Mail et d’autres médias sur les efforts de Pékin pour s’immiscer dans la politique canadienne. L’année dernière, Ottawa a expulsé le diplomate chinois Zhao Wei après que le Globe ait rapporté qu’il participait à une tentative visant à cibler le député Michael Chong et ses proches à Hong Kong. M. Chong avait récemment parrainé une motion parlementaire condamnant la répression par Pékin de la minorité ethnique ouïghoure de Chine.

Ottawa a également annoncé mardi qu’il supprimait l’aide financière aux citoyens canadiens ou aux résidents permanents qui étudient dans des universités russes. Ils « ne seront pas admissibles à l’aide financière canadienne aux étudiants pendant qu’ils étudient dans des établissements postsecondaires russes », indique le budget. « Cette mesure souligne l’importance du droit international et réaffirme la position inébranlable du Canada contre l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie.

La mesure touche six établissements postsecondaires en Russie et un petit nombre de Canadiens. L’assaut militaire de la Russie contre l’Ukraine, alliée du Canada, se poursuit depuis plus de deux ans.

Le budget de la défense du Canada recevra plus de 73 milliards de dollars sur deux décennies grâce aux mesures déjà annoncées la semaine dernière, avant le dévoilement du dernier plan financier. Comme détaillé le 7 avril, le montant comprend de nouvelles liquidités pour aider à financer le réseau mondial de communications par satellite du Canada, de nouveaux hélicoptères tactiques, des capacités de missiles à longue portée, des avions aéroportés d’alerte précoce et d’autres investissements.

Cette injection de dépenses de défense déjà annoncée comprend également plus de 900 millions de dollars sur cinq ans pour le ministère des Affaires mondiales et le Centre de la sécurité des télécommunications, l’agence canadienne de cyberdéfense et d’écoute électronique, « pour améliorer leurs programmes de renseignement et de cyberopérations » afin de mieux protéger le Canada. sécurité économique et « répondre aux menaces changeantes pour la sécurité nationale ».

Le budget comprend également l’annonce de dizaines de millions de dollars pour la formation des équipages aériens en vue de l’arrivée des chasseurs canadiens Lockheed Martin F-35 Lightning. Ottawa commencera à recevoir les avions de combat de nouvelle génération en 2026. Le gouvernement allouera 66,5 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2024-2025, pour le programme de formation.

En outre, le budget indique qu’Ottawa souhaite accélérer les négociations avec les alliés du Groupe des Sept sur l’utilisation des réserves saisies par la banque centrale russe pour aider l’Ukraine. Environ 280 milliards de dollars américains d’actifs de la banque centrale russe au Canada et dans les pays alliés ont été gelés après l’assaut militaire de Moscou en février 2022. « Le Canada estime que le moment est venu d’utiliser activement ces ressources pour soutenir l’Ukraine dans son combat existentiel. La position du Canada est que ces actifs peuvent être redirigés au profit de l’Ukraine, conformément au droit international », indique le budget.

« Le Canada est déterminé à travailler avec ses alliés pour explorer tous les mécanismes juridiques possibles afin de tirer pleinement parti des actifs actuellement immobilisés dans nos juridictions, notamment dans le but d’accroître le soutien à l’Ukraine à court terme. Une autre idée évoquée dans le budget est de confisquer les intérêts gagnés sur les avoirs russes gelés, pour les transférer en Ukraine.

On ne sait pas exactement quelle proportion des réserves de la banque centrale russe est gelée au Canada. La GRC a signalé en septembre qu’environ 135 millions de dollars d’actifs russes avaient été gelés ici, mais cela inclut des avoirs privés russes.

Le dernier budget de la ministre des Finances, Chrystia Freeland, prévoit des dépenses de 535 milliards de dollars cette année, avec un déficit de 39,8 milliards de dollars. Elle affirme que le plan de dépenses vise à créer une équité générationnelle, qui sera financée en partie par des modifications apportées à l’impôt sur les plus-values. (16 avril 2024)

La Presse Canadienne

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