Le budget propose des changements qui pourraient permettre la détention d’immigrants à haut risque dans des prisons fédérales

Ouvrez cette photo dans la galerie :

Des demandeurs d’asile font la queue pour entrer dans le stade olympique le 4 août 2017, près de Montréal.Paul Chiasson/La Presse Canadienne

Les immigrants à haut risque, y compris ceux qui peuvent constituer une menace pour la sécurité publique, pourraient être incarcérés dans des prisons fédérales en vertu des modifications législatives proposées dans le cadre du projet de loi budgétaire.

Le gouvernement alloue également 325 millions de dollars pour moderniser les centres de détention fédéraux pour immigrants afin d’héberger les immigrants considérés à haut risque ou présentant un risque de fuite.

Cette décision fait suite à la décision prise cette année par les provinces de mettre fin aux accords de détention d’immigration avec l’Agence des services frontaliers du Canada pour héberger les immigrants dans leurs prisons.

Les organisations de migrants et de défense des droits humains, dont Amnesty International, ont fait campagne contre le recours aux prisons pour détenir des personnes en vertu de la loi sur l’immigration, affirmant que les conditions étaient punitives.

À la fin de l’année dernière, environ 1 660 immigrants étaient détenus au Canada, dont 354 dans les prisons provinciales.

Le budget propose d’introduire des modifications à la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition et à la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés afin de permettre l’utilisation des établissements correctionnels fédéraux pour la détention d’immigrants à haut risque.

De plus, le budget alloue 1,1 milliard de dollars sur trois ans aux municipalités et aux provinces pour faire face au coût croissant du logement des demandeurs d’asile grâce à Programme d’aide provisoire au logement (IHAP) d’Ottawa.

Les provinces, notamment le Québec, et les grandes villes comme Toronto se plaignent du coût de l’hébergement du nombre croissant de demandeurs d’asile.

Ottawa a annoncé plus tôt cette année l’octroi de 360 ​​millions de dollars supplémentaires dans le cadre du programme pour les provinces et les municipalités, dont 100 millions de dollars sont réservés au Québec.

Le gouvernement fédéral paie la facture d’environ 4 000 chambres d’hôtel pour héberger environ 7 300 demandeurs d’asile, dont beaucoup ont été transférés de refuges et d’églises provinciaux, selon Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.

Le financement supplémentaire de 1,1 milliard de dollars destiné à l’IHAP est destiné à soutenir les provinces et les municipalités, qui ont la responsabilité d’héberger les demandeurs d’asile. Toutefois, Ottawa affirme qu’à partir de 2026-2027, le financement sera conditionnel à ce que les provinces et les municipalités trouvent des solutions permanentes pour loger les demandeurs d’asile.

Ottawa fournira 141 millions de dollars pour payer l’hébergement temporaire des demandeurs d’asile, qui ne peuvent pas être hébergés parce que les places provinciales sont pleines. L’argent pourrait permettre de payer des chambres d’hôtel aux demandeurs confrontés à l’itinérance.

Le dernier budget de la ministre des Finances, Chrystia Freeland, prévoit des dépenses de 535 milliards de dollars cette année, avec un déficit de 39,8 milliards de dollars. Elle affirme que le plan de dépenses vise à créer une équité générationnelle, qui sera financée en partie par des modifications de l’impôt sur les plus-values, le 16 avril.

La Presse Canadienne

Le budget prévoit 745 millions de dollars sur cinq ans pour renforcer le système d’asile et aider les autorités à faire face au nombre croissant de demandes. Le financement supplémentaire – qui sera suivi d’un montant supplémentaire de 159,5 millions de dollars par an – est conçu pour accélérer le traitement des demandes, un système qui a été confronté à des arriérés et à des retards.

Le financement accordé à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, à l’Agence des services frontaliers du Canada et à la Commission de l’immigration et du statut de réfugié contribuera également à accélérer le renvoi des demandeurs d’asile dont la demande a été refusée.

Le budget prévoit également 411 millions de dollars supplémentaires en 2024-2025 pour financer les soins de santé des demandeurs d’asile et des réfugiés qui ne sont pas admissibles à une carte de santé provinciale pendant le traitement de leur demande.

De plus, Ottawa prévoit dépenser 4 millions de dollars en prêts pour soutenir le voyage des réfugiés et des immigrants humanitaires au Canada ; par exemple, en fournissant des fonds pour les billets d’avion. Parmi ceux qui pourraient être admissibles à de tels prêts figurent les personnes qui ont demandé à rejoindre leur famille au Canada depuis Gaza.

Le gouvernement prévoit également dépenser 263,5 millions de dollars sur quatre ans pour soutenir les travailleurs saisonniers, notamment ceux qui travaillent dans l’industrie de la pêche au Canada atlantique. Le financement comblera les lacunes dans le soutien de l’assurance-emploi entre les saisons.

Le budget alloue également 274 millions de dollars sur cinq ans à l’aide juridique aux demandeurs d’asile et aux immigrants qui ne peuvent pas payer pour une assistance juridique. Le ministère de la Justice recevrait également 43,5 millions de dollars par année pour les services juridiques relatifs aux immigrants et aux réfugiés.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *